lundi, novembre 11, 2019

Bonjour tristesse -- Françoise Sagan

Je n'aurais jamais pensé lire du Sagan un jour. Je me disais que c'était un peu trop facile ; ça l'est, mais pour faire aussi facile à l'âge de 18 ans, il faut être un tantinet complexe.

L'histoire est celle d'un drame familial, d'une tragédie à huis-clos, d'une tragédie insulaire. Il s'agit d'abord d'un triangle amoureux : une fille, son père, une fille de passage qui partent dans le sud pour des vacances caniculaires. Ce n'est pas une histoire d'inceste, vous n'y trouverez rien d'immoral entre la fille et le père, mais on y retrouve tout de même des sentiments un peu malsains, un peu déplacés, un peu à la Electre, si on doit trouver un pendant féminin à l'Oedipe freudéen (néologisme). Ce trio heureux, insouciant, est bientôt chamboulé par la venue d'une femme à la beauté fatale, et le triangle devient carré. Les angles et les points de vue augmentent donc, et le malaise aussi.

Il y a ce moment où le soleil est trop fort sur la plage et on se demande alors si un Arabe pourrait être tué.
Cet autre moment où elle tient un objet, cette sensation qui remonte avec les souvenirs.
Et ce titre, tellement beau. Tout de même ! que c'est beau la tristesse.

Tout le roman se lit très vite, très bien, tout y est limpide, la profondeur est complètement explicitée, il y a comme une ingénuité de la profondeur, une naïveté dans la complexité.

C'est un roman de la panne de lecture, un roman de la réconciliation.

Ce n'est pas grandiose, mais ça coule, voluptueusement, c'est l'adolescence qui est déroulée sous nos yeux, l'adolescence dans ses vérités, dans ses peurs, ses angoisses et sa bêtise, criante de subtilités.






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