Je n'ai noté aucune phrase de ce roman, je n'en ferai aucune citation ou alors je serais bien obligée de recopier les neuf cent quatre-vingt cinq pages. Chacune des phrases prise seule ne vaut pas grand chose, c'est leur orchestration qui est belle. J'avais plusieurs fois entendu parler de cet auteur, bien sûr, du roman russe en général, bien sûr, mais pourquoi ne m'a-t-on pas tout simplement dit, au lieu de toutes les remarques snobs, que lire un roman de Tolstoï, c'est avoir les joies du cinéma et de la littérature en même temps ; c'est lire un livre en couleurs, et en musique ?La composition est simple, mais si génialement simple qu'elle donne le vertige. L'on suit plusieurs histoires entrelacées, dans la société russe aristocratique. On y trouve des mariages, des tromperies, de la séduction, de la morale, et surtout de la morale romanesque (une contradiction en somme). L'auteur nous raconte un événement en adoptant le point de vue d'un personnage, puis nous le raconte de nouveau avec le point de vue d'un autre ; flux et reflux où se reflètent toutes les subtilités psychologiques des individus.
Vous avez sûrement déjà entendu/lu l'incipit :
" Toutes les familles heureuses se ressemblent mais chaque famille malheureuse l'est à sa façon ."Tout de suite, on est pénétrés par la simplicité du style ; une simplicité que seul un esprit de génie peut concevoir. Le bonheur familial, est toujours le même au bout du compte
Il y a donc là une seule alternative possible : ou bien Tolstoï introduit son roman de façon ironique, ou bien il a posé une hypothèse existentielle et le roman, parce qu'il découvre des vérités là où son auteur n'avait fait que les sentir, a fini par prouver le contraire.
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